31,6 milliard de dollars ! Ce nombre astronomique représente la valeur annuelle de toutes les vies humaines transigées dans le monde, que ce soit sous forme d’esclavage sexuel ou de travail domestique forcé.
Le 19 août prochain, Talitha Koumi s’envolera ( façon de parler, bien sûr) pour un autre voyage humanitaire en Indonésie. Fondé en 2017 par Daniel Jean et Mona Simard suite à un reportage photo de ce dernier , Talitha Koumi est une ONG entièrement dévouée à la lutte contre le trafic sexuel des jeunes filles mineures dans ce magnifique pays.
Maison typique d’une famille vivant en milieu rural
Que vous soyez familier ou non avec le fléau de l’esclavage moderne, voici les dernières informations venant de l’organisme onusien Global Initiative to fight Human Trafficking. Ces données ne laissent personne indifférent. Et encore, elles ne reflètent que la pointe de l’iceberg car comme vous le verrez, la problématique qui se concentre surtout dans la région Asie/Pacifique en est une où sauver la face est de la plus haute importance…
C’est un phénomène mondial
Donc, pendant que vous lisez ces lignes, 2,5 millions de personnes sont marchandées dans le monde, à chaque instant. Et ce, à toute heure du jour. 1,5 millions de ces personnes vivent dans la région Asie/Pacifique. Pour cette région,les revenus générés sont de 9,7 milliard de dollars annuellement. Quand on sait que le salaire moyen en Indonésie est de 240$ CAD (si vous êtes chanceux), on réalise l’ampleur de la somme.
161 pays affirment être atteints par ce fléau. Plus précisément, les victimes sont originaires de 127 pays et sont exploitées dans 137 pays. Il s’agit d’un problème global, mondial et sans frontière.
Et les victimes ?
Que ce soit pour être exploité sexuellement ou pour le travail forcé, la majorité des victimes dans le monde ont entre 18 et 24 ans mais on (sous-)estime à 1,2 millions le nombre d’enfants trafiqués.
95% des victimes subiront des violences physiques ou sexuelles et la moitié des victimes qui seront forcées d’offrir des services sexuelles sont des femmes et des filles.
Les trafiquants, maintenant:
Deux choses ont stupéfiées Daniel Jean quand il a effectué son reportage en 2017:
- L’extrême banalisation de la prostitution, et
- La majorité des proxénètes sont des femmes.
Vous ne serez donc pas surpris ( tout comme moi, d’ailleurs) d’apprendre que 52% des trafiquants sont des hommes et 42% des femmes. De plus, dans 46% des cas, le trafiquant/recruteur ( les deux vont souvent de pair) est connu de la victime.
Talitha Koumi est d’ailleurs venu en aide à une victime qui avait été recrutée (trompée en fait) par une amie sous le prétexte d’un emploi dans un restaurant de la capitale, Jakarta. En fait, elle s’est retrouvée prisonnière d’un bordel en Papouasie. C’est l’armée, assistée par la police, qui l’a sorti de là.
Finalement, en ce qui concerne les trafiquants, la majorités de ces criminels sont des nationaux, tout comme les clients-abuseurs d’ailleurs. Nous aimons souvent imaginer que ce sont les touristes qui, en majorité, sont les abuseurs mais nous avons découvert que ce n’est le cas que pour 3% des abus.
Un cas de figure: L’Indonésie
Comme mentionné précédemment, il n’y a rien de plus important pour un Asiatique que de sauver la face. Si on combine cela avec un problème de corruption endémique, un statut social pitoyable pour les femmes et une acception généralisée de la prostitution, on saisit la pleine mesure de la difficulté de lutter contre l’exploitation sexuelle.
Pour étayer notre propos, voici quelques tableaux qui pourraient vous amener à questionner la volonté de Talitha Koumi à lutter contre une problématique … qui n’existe pas (c’est de l’ironie, bien sûr).
Selon les tableaux, il y a eu en 2020 zéro enfant trafiqué, 8 filles victimes de trafique, 98 personnes (sex et âge confondus) qui ont été victimes de trafique et 293 personnes seulement ont été exploitées sexuellement.
Talitha Koumi est sur le terrain à chaque année ou presque depuis 2017 et nous pouvons vous certifier, photos et témoignages à l’appui, que ces chiffres ne représentent en rien la réalité en Indonésie. Toutefois, ceci explique pourquoi on ne mentionne à peu près jamais ce pays quand on parle de prostitution chez les filles mineures.
Vous comprenez maintenant pourquoi Talitha Koumi n’abandonnera pas la lutte. Nous changeons les vies et sauvons les jeunes Indonésiennes, une fille à la fois.
Nous aiderez-vous dans notre lutte. Si oui, donnez à Talitha Koumi.