Il y a maintenant 22 ans que Nonot Taryono, un résident du village de Bongas, a tourné le dos au métier de trafiquant de jeunes femmes pour les réseaux de prostitution issus du district t de Bongas.
Quand on dit trafiquant, c’est souvent l’image du gangster des pays de l’Europe de l’est qui nous vient à l’esprit, avec tout son cortège de violence, de kidnapping et de meurtre. À Indramayu, on y découvre une toute autre réalité.
Comme la prostitution y est ouvertement pratiqué depuis plus de 1000 ans, il y a une banalisation et une acceptation de ce mode de vie avec tout ce qui vient avec qui dépasse l’entendement pour nous les occidentaux.
Ici, ce sont souvent les familles et les jeunes filles qui approchent les trafiquants afin que ceux-ci leur trouve du travail comme prostituée. Le trafiquant fait également du recrutement mais le coercition vient de la famille qui voit une opportunité de rentabiliser leurs filles.
Comme la majorité des habitants du village de Bongas, Nonot est devenu trafiquant par nécessité. C’est une occupation bien rémunérée car le trafiquant reçoit de très bonnes commissions pour service rendu.
Nonot, à gauche avec la casquette. À sa droite, avec une paille dans la bouche, on retrouve Sukim. Deux anciens trafiquants devenu intervenants avec l’ONG Kusuma Bongas.
Bien que des problèmes avec la police et le gouvernement ont incité Nonot à envisager d’abandonner le trafic humain, c’est surtout sa rencontre avec M. Yeremias Wutun, un travailleur social et fondateur de 3 ONG luttant contre le trafic sexuel des mineures, qui représenta un tournant.
Confronté par M. Wutun aux terribles conséquences de ses actes sur les jeunes filles, Nonot et Sukim ont alors accepté de changer de vie et de travailler pour l’ONG Kusuma Bongas et d’aider les jeunes filles à se sortir de la prostitution, ou encore mieux à ne pas y entrer.
Talitha Koumi est fière d’être partenaire de l’ONG Kusuma Bongas afin de contribuer à lutter contre le trafic sexuel des jeunes filles en Indonésie.
En passant, Kusuma Bongas veut dire en indonésien Les fleurs de Bongas, les fleurs étant, vous l’aurez deviné, les filles de ce village.
Daniel Jean
Photojournaliste
Pdg de Talitha Koumi