Bizarrement, et bien que le consensus sur la question soit acceptée à l’international, le tourisme sexuel n’est pas un crime en Indonésie puisque le crime en tant que tel n’est pas défini dans le cadre légal.
En conséquence, l’Indonésie ne connaît aucun répit pour ce qui est de l’augmentation des crimes à caractère sexuel chez les mineurs, tant fille que garçon.
Le ministère indonésien de l’autonomisation des femmes et de la protection de l’enfance (KPPPA) a enregistré une forte augmentation des cas de traite des êtres humains pendant la pandémie avec 256 victimes en 2021, contre 213 en 2020 et 111 en 2019.
L’exploitation des enfants, y compris l’utilisation de mineurs dans des activités criminelles et des travaux dangereux, est également en augmentation, avec plus de 165 cas signalés en 2021 – contre 133 en 2020 et 106 en 2019, la plupart des victimes provenant de l’ouest de Java et de l’est de Nusa. Provinces de Tenggara.
Selon les chiffres les plus récents disponibles du Global Slavery Index de l’ONG australienne Walk Free, environ 1,2 million d’Indonésiens ont été réduits en esclavage en 2016. Beaucoup ont été victimes de la traite pour le travail domestique dans leur pays et à l’étranger ou exploités dans le commerce du sexe. Environ 43 % des victimes indonésiennes de la traite seraient âgées de 14 à 17 ans.
(https://pulitzercenter.org/stories/covid-19-has-worsened-child-sex-trafficking-indonesia-including-resort-paradise-bali)
Juste en 2016, on parle de 1,2 millions d’indonésiens réduits à l’esclavage ! Depuis, la planète a été frappé par la pandémie de covid-19 et sans surprise, les plus pauvres parmi les pauvres ont été frappés encore plus durement. La pandémie et son corollaire (le fameux confinement) a privé beaucoup d’Indonésiens du peu que leur travail de misère parvenait à leur donner.
Il est très difficile de changer les moeurs d’une population et en général, en Asie du Sud-Est, on fait peu de cas de la prostitution. Lors de notre reportage en 2017, des témoins nous ont expliqué qu’elles préféraient que leurs maris aillent voir des prostituées plutôt que de prendre des maîtresses car cela les mettait moins en danger de se retrouver à la rue si jamais la maîtresse l’emportait sur la femme mariée. Il faut savoir qu’en Indonésie le statut de la femme est peu enviable et la scolarisation peu encouragée, ce qui en fait des victimes faciles à berner et très peu au courant de leurs droits.
Mentionnons également qu’il y a très peu de condamnations pour crime sexuel contre les enfants car sous la législation indonésienne, les auteurs de ces crimes (proxénète, trafiquant ou autre) ne seront pas poursuivi pour avoir enfreint les lois concernant trafic humain mais plutôt selon la loi de la protection de l’enfance. Ces articles de loi entraînent des peines beaucoup moins lourdes pour ceux (et ils sont très rares) qui auront le malheur de tomber entre les pattes d’officiers de justice incorruptibles.
Le problème avec notre système juridique est qu’il est difficile de prouver si de tels cas peuvent être considérés comme de la traite des êtres humains », a-t-elle déclaré, ajoutant que la définition juridique devrait également inclure le transport, l’hébergement ou la « réception » de personnes ainsi que la fraude et la coercition. .
Et elle a souligné que si les victimes sont des enfants « parfois, les auteurs ne peuvent être inculpés qu’en vertu de la loi sur la protection de l’enfance, et non de la loi contre la traite ».
(https://pulitzercenter.org/stories/covid-19-has-worsened-child-sex-trafficking-indonesia-including-resort-paradise-bali)
Chez Talitha Koumi, loin de nous décourager ces chiffres et faits ne font que renforcer notre détermination à faire partie de la lutte contre cette forme moderne d’esclavage. Grâce à nos généreux donateurs et au staff de notre partenaire sur l’île de Java, nous sauvons de précieuses jeunes filles, une par une. Nous faisons nôtre les valeurs du Seigneur Jésus pour qui la valeur d’une seule âme aurait justifiée sa mort sur la croix.
Talitha Koumi est un organisme de lutte contre la traite de mineurs qui dépend entièrement de donateurs. Nous ne sommes affiliés à aucune dénomination religieuse ni gouvernementale afin de préserver notre indépendance.
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